Membres de la commission
- Pascal Percier
- Jean-Claude Lenormand
- Denis Pernet
- Danielle Chevalier
- Marie-Thérèse Cretin
- Georges Vernerey
Les travaux de la commission
La construction du réseau d’adduction d’eau
Avant la construction du réseau d’adduction d’eau, l’approvisionnement en eau était très précaire et de mauvaise qualité comme l’atteste le rapport ci-dessous établi en 1876 par le service hydraulique du département du Doubs :
« La commune d’Arc et Senans est très mal alimentée en eau ainsi qu’on va le voir :
La section de Senans n’a, à peu près, que de l’eau de citerne, il n’existe qu’un puits, sur la place de l’église, creusé dans le roc, dont il reçoit les suintements. Les sections de la Saline et d’Arc n’ont pas d’autre eau non plus à leur disposition, car les points qui ont été forés dans le sol sont, pour la plupart infectés et impropres aux usages domestiques. Cette infection s’est produite à la longue, par la dissolution et l’entrainement des résidus de la fabrication du sel à travers les couches perméables et filtrantes du gravier qui forme ce sol.
Les sections du Vernois et du Deffois n’ont que de l’eau de pluie recueillie dans les mares naturelles et artificielles. Ce sont assurément les plus mal partagées ; en effet ces eaux croupissent , se corrompent, deviennent malsaines et causent des dommages sérieux à la santé de la population qui est obligée de les consommer.
Il y a donc nécessité d’améliorer un état des choses aussi fâcheux et la délibération du conseil municipal prouve qu’il a réellement le souci de la situation et qu’il a à cœur d’en sortir. »
En effet, le 29 juillet 1874, le conseil municipal a voté un crédit de 200 Francs au service hydraulique du département pour faire les études et travaux préparatoires nécessaires à la recherche de sources d’eau sur le territoire communal et dans les environs. Cette initiative du conseil fait suite, d’une part, à la pollution croissante par la Saline dont l’exploitation avait commencé un siècle plus tôt, d’autre part, à une prise de conscience des problèmes sanitaires suite, entre autres, aux travaux de Pasteur, notre proche voisin.
S’en est suivie une longue période de démarches administratives qui n’aboutirent que vers 1930 à la construction effective du réseau d’eau.
En 1908, le maire sollicite le préfet pour une demande de subvention sur les fonds du Pari Mutuel pour les travaux d’adduction d’eau. En 1914, l’architecte du projet se plaint des lenteurs d’une administration très centralisée car tous les dossiers sont examinés à Paris. La 1ère guerre mondiale stoppe le projet qui n’est repris qu’en 1928. La commune profite alors de la loi du 30/12/1928, accordant une avance de 500 millions aux communes, pour les travaux d’exécution d’adduction d’eau.
Le devis de 1929 comporte 4 lots (terrassements, ouvrages d’art, réservoir en béton, appareils élévatoires) pour un montant de 982 500 Francs dont le total a été emprunté à Pari Mutuel.
Le projet, tel qu’il a été réalisé, commence au puits de captage (en bordure de la voie de chemin de fer, au sud du passage à niveau du Vernois, côté Saline) surmonté du local du groupe moto-pompe. L’eau captée est refoulée jusqu’au réservoir en béton armé (l’actuel réservoir du Vernois), dans une canalisation de 714 m, en tuyau métallique de 125 mm à emboîtement et cordon. Le réseau de distribution avec borne-fontaines et bouches à incendie dessert Arc, Senans et les deux hameaux.
La réception provisoire des travaux a été prononcée en 1933 et la réception définitive en 1934 suivant les procès verbaux figurant au dossier des archives en mairie d’Arc et Senans.
Pierre Robardet (un habitant du village), né en 1920, fut un témoin direct des travaux de construction, nous rapportons ses propos :
« A l’époque j’habitais à Arc, à l’angle de la grande rue et de la rue Mourolin. Les tranchées ont été creusées par des Anamites (1). De nombreux ossements de grande taille ont été déterrés, il s’agissait d’ossements burgondes »
(1) A l’époque la province d’Anam située au centre du Vietnam était une colonie française comme l’ensemble de la péninsule indochinoise. L’entrepreneur y a trouvé une main d’œuvre qui faisait cruellement défaut après la « grande guerre ». Concernant les ossements burgondes de grande taille, le livre de l’Abbé Létondal mentionne un cimetière Burgonde. Les Burgondes formaient une tribu germanique qui a envahi notre région pour s’y établir vers le Vème siècle de notre ère.